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Mieux payées à classer du vin qu’à éduquer des enfants

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Un nouveau rapport démontre que les éducatrices en CPE sont sous-rémunérées
Author: 
Scali, Dominique
Format: 
Article
Publication Date: 
24 Sep 2021
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EXCERPTS

Une éducatrice en CPE formée au cégep gagnera moins qu’un caissier de la Société des alcools ou un préposé aux renseignements de Revenu Québec qui a une 5e secondaire, révèle un rapport qu’a obtenu Le Journal.

« C’est le genre de choses qu’on entend : “une quincaillerie ouvre dans mon coin, il y a des éducatrices qui sont parties” », illustre Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).

Les garderies et centres de la petite enfance (CPE) font face à une pénurie de personnel qui s’est aggravée avec la pandémie. 

Des CPE ne parviennent pas à recruter de nouvelles éducatrices, des groupes de petits ont dû être fermés, au grand désespoir des parents qui s’arrachent les places.  

Le Journal a mis la main sur une étude remise au gouvernement cette semaine. 

Elle a été commandée par l’AQCPE et le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE).

Le rapport compare le salaire des éducatrices qualifiées en CPE à celui d’une panoplie d’autres métiers et de postes.

Soins aux animaux

Par exemple, un technicien en soins aux animaux doit compléter un programme de technique au cégep, comme l’éducatrice

S’il est embauché par une université, il gagnera en moyenne 33 $ l’heure lorsqu’il aura atteint l’échelon maximal, estime-t-on. L’éducatrice qualifiée en CPE plafonnera à 25 $.

« Est-ce que ça veut dire que l’éducation de nos jeunes enfants est moins importante que nos animaux ? » résume Mme Bélisle.

L’éducatrice qualifiée n’atteindra pas non plus le salaire maximal de certains boulots qui ne requièrent aucun diplôme, comme celui de préposé à l’entrepôt à la Société des alcools du Québec (SAQ) ou encore de préposé aux renseignements chez Revenu Québec. 

Le milieu scolaire est aussi plus payant que le milieu des garderies. Avec le même diplôme, une technicienne en service de garde scolaire commencera et terminera sa carrière avec un meilleur salaire.

Le message à retenir, ce n’est pas que les gens qui occupent ces autres emplois devraient gagner moins, précise Francine Lessard du CQSEPE. « Le problème, c’est que nos [éducatrices] ne gagnent pas assez pour qu’on soit concurrentiels. »

Rattrapage nécessaire

Les syndicats représentant les éducatrices sont actuellement en négociation avec le gouvernement. 

« Il doit effectivement y avoir un rattrapage salarial », indique Antoine de La Durantaye, du cabinet du ministre de la Famille, qui a bel et bien reçu l’étude comparative.

Quant aux syndicats des autres corps de métiers mentionnés dans l’étude, ils n’ont pas souhaité commenter.

Le syndicat de la fonction publique du Québec note que les chiffres cités pour les préposés aux renseignements de Revenu Québec sont plus élevés que la réalité. Les taux horaires fournis par le syndicat restent tout de même légèrement supérieurs à ceux des éducatrices.  

En négociation avec Québec, quelque 11 000 travailleuses en CPE affiliées à la CSN ont entamé une première journée de grève, vendredi. 

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