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Les services de garde de l’Est-du-Québec perturbés jusqu’à jeudi

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Author: 
Chapdelaine de Montvalon, Pierre
Format: 
Article
Publication Date: 
2 Nov 2021
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EXCERPTS

Les parents des enfants en CPE affiliés à la CSN dans l’Est-du-Québec devront trouver un plan B pour le service de garde de leurs enfants au cours des trois prochains jours.

Au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord, les éducatrices de 47 CPE débrayeront jusqu'à jeudi.

La journée de négociation entre Québec et les parties syndicales, qui s'est tenue, mardi dernier, n'a pas permis d'arriver à un règlement.

Le comité de négociation des syndicats a profité de cette rencontre avec les porte-parole patronaux pour présenter une contre-proposition aux offres de la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel.

Équité entre travailleurs

Kent Denis, vice-président de régional Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affirme que les offres patronales dévoilées la semaine dernière avaient déjà été refusées en juillet.

Il ajoute que les éducatrices en CPE veulent le même traitement que les éducatrices en milieu scolaire, qui gagnent 4 dollars de plus l’heure.

"On veut la parité avec les services de garde en milieu scolaire. Au Québec il y a des lois qui disent clairement : même employeur, même type d’emploi, même qualification, même salaire et on n'a pas le droit de déroger de ça," soutient Kent Denis.

La partie syndicale demande aussi une équité salariale entre les différents groupes de travailleurs.

"Le gouvernement propose une augmentation relativement substantielle pour les éducatrices en CPE, cependant, il s’en tient à ne pas reconnaître le travail indispensable de tous les autres travailleurs dans les CPE," dénonce Serge Saint-Pierre, président du Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine de la CSNConfédération des syndicats nationaux.

"Le cuisinier, la personne à l’entretien ménager ou la personne au soutien technique sont aussi importants pour le service rendu à la population que les éducatrices."

Serge Saint-Pierre, président du Conseil central Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine de la CSN

Au Québec, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) représente 11 000 travailleuses de CPE syndiquées à la CSN. Elles disposent d’un mandat de grève de 10 jours, adopté au début de l’automne.

"Le ministre de la Famille peut bien sortir pour annoncer des places supplémentaires pour répondre aux besoins des familles, malheureusement, il manque de main-d'œuvre déjà. Il faut se questionner qui on mettra dans ces installations-là," a de son côté affirmé la présidente du conseil central de la CSN au Bas-Saint-Laurent, Nancy Legendre, qui compatit cependant avec les désagréments que ces journées de grève causent aux familles.

Un soutien de plusieurs chambres de commerce...

Plusieurs chambres de commerce de l'Est-du-Québec apportent leur soutien au personnel en CPE. C'est le cas de la Chambre de commerce et de tourisme de Gaspé.

"La Chambre doit soutenir ses membres, puis une des premières actions que des entrepreneurs doivent avoir, c'est la liberté d'aller travailler et de pouvoir vivre de leur métier," explique la directrice générale de l'organisation, Marie-Claude Brière.

"On ne peut pas être contre cette mobilisation."

Marie-Claude Brière, directrice générale de la Chambre de commerce et de tourisme de Gaspé

Elle convient qu'un tel mouvement de grève va demander un effort de réorganisation pour les parents, mais elle lance aussi un appel à la solidarité.

"Ça demande un soutien, une solidarité auprès des travailleuses qui travaillent pour améliorer le bien commun, c'est-à-dire des places en garderie pour les enfants des entrepreneurs de la région," avance-t-elle.

Sur la Côte-Nord, la Chambre de commerce de Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam soutient elle aussi le mouvement de grève.

L’organisme presse Québec de revoir les conditions de travail des éducatrices afin d’attirer davantage de travailleurs dans les garderies.

"On considère que si la profession est reconnue, il va y avoir plus de personnes qui vont vouloir devenir éducatrices et éducateurs en service de garde, et là ça va faire qu’on va avoir une meilleure offre, on va avoir plus de place, donc finalement, c’est une roue qui tourne," explique Jessica Belisle, directrice générale de la Chambre.

"On veut vraiment que le gouvernement prenne ses responsabilités dans ce dossier."

Jessica Belisle, directrice générale de la Chambre de commerce de Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam

...mais qui n'est pas partagé par d'autres

De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie de Rimouski-Neigette n’apporte pas son soutien au mouvement de grève.

Le directeur général de l’organisme, Jonathan Laterreur, déplore que le débrayage rende la tâche des entreprises encore plus compliquée, alors qu'elles font déjà face à un manque de main-d'œuvre.

"Dans les circonstances, ce n’est pas la meilleure des nouvelles, on espère un règlement rapide parce que les entreprises ont besoin de leurs employés," explique-t-il.

Jonathan Laterreur souligne que les revendications des travailleurs sont une des facettes multiples du manque de place en garderie dans la région.

"Quand bien même on ouvre des places en garderie, y a-t-il assez d’employés? Est-ce que les seuils d’immigration sont assez élevés? Est-ce qu’il y aurait des gens qui auraient les compétences pour faire le travail et qui malheureusement sont pris à la maison parce qu’il n’y a pas les conditions gagnantes?" questionne-t-il.

Toutes les chambres de commerce consultées espèrent un règlement rapide du conflit de travail.

Avec les informations de Sylvie Aubut et de Félix Lebel

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