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Formation en petite enfance: Le temps presse pour recruter

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La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec et la Centrale des syndicats étaient de passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean vendredi, lançant un cri du cœur au ministère de la Famille et de l'Éducation.
Author: 
Boucher, Catherine
Format: 
Article
Publication Date: 
29 Apr 2022
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EXCERPTS

Une tournée des régions de la province a été amorcée le 21 avril dernier dans le but de valoriser la profession et d’aller chercher davantage de responsables en services de garde en milieu familial.

«Il faut que les jeunes hommes et les jeunes femmes qui veulent s'en venir en milieu familial ou en CPE puissent avoir une valorisation importante et voir que c'est une réelle profession et non un ''attendant'' de se trouver un vrai métier», a expliqué Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.

Ils croient être la solution du moment afin de permettre aux responsables de suivre les formations requises afin de pouvoir ouvrir leurs portes en milieu familial afin de répondre au besoin des parents, dans l’immédiat.

Prioriser la technique

Le but de cette offensive est aussi d’inciter les jeunes à opter pour la technique d’éducation à l’enfance plutôt que de se tourner vers la formation de courte durée, qui sera bientôt offerte par le gouvernement.

«Ce dont on se rend compte c'est qu'avec la formation courte, c'est que rapidement je vais pouvoir entrer dans le métier. C'est l'attrait de la formation courte, mais si on pense à l'avenir, est-ce que ces gens-là avec un bagage en moins vont rester dans le métier? Parce qu'ils n'auront pas toutes les compétences puisque la formation est plus courte. Donc c'est ça notre inquiétude», a admis Mme Grenon.

Au Cégep de Jonquière, le nombre d'étudiants inscrits à la technique d'éducation à l'enfance a diminué du tiers en moins de dix ans. Le syndicat estime qu'au cours des cinq prochaines années, il manquera environ 750 intervenantes en CPE et en milieu familial dans la région.

«Et 58% de ces étudiants-là terminent leur DEC donc on voit que d'année en année on perd beaucoup d'éducatrices de qualité», a poursuivi Julie St-Arnaud, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Plusieurs facteurs expliquent cette diminution, dont le fait que la profession manque de valorisation et a même été dévalorisée depuis plusieurs années. C’est ce qu’explique la présidente de la FIPEQ-CSQ qui ajoute que les négociations des dernières années ont été très difficiles. « On travaillait fort pour aller chercher des petits sous supplémentaires. Et la technique pour la petite enfance est encore la technique la moins bien rémunérée, on parle du bas de l'échelle salariale », a-t-elle poursuivi.

«En ce moment, le gouvernement a réussi à faire des capsules vidéo pour les formations courtes, à attirer les gens à aller dans l'Attestation d’études collégiales (AEC), le Programme de formation de courte durée (COUD). Bien il faut le faire avec le diplôme d’études collégiales», a-t-elle conclu.

Préoccupations régionales 

Les deux dernières années ont été particulièrement difficiles pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui fait partie des régions où on enregistre une plus grande baisse des places offertes en milieu familial.« On parle de plus de 1000 places donc 200 responsables en service de garde qui ont fermé leur milieu donc on parle d'une moyenne de six enfants. Donc c'est plus de 1000 places d'enfants qu'on pourrait réattribuer dans l'immédiat si on avait de nouvelles responsables autant de nouveaux papas, de nouvelles mamans que des étudiantes », a mentionné Mme St-Arnaud.

La Fédération et le Syndicat poursuivent leur tournée dans les régions du Québec dans le but de rehausser les inscriptions à la technique d'ici septembre.

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