Excerpt from introduction
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) est heureuse de pouvoir faire part de ses commentaires et de ses recommandations dans le cadre des consultations du ministère de la Famille sur les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE).
Comme le souligne avec justesse le ministre de la Famille, M. Mathieu Lacombe, dans le cahier de consultation préparé à cette fin, le Québec peut être très fier de son réseau mis en place en 1997 et qui est cité comme un modèle inspirant un peu partout dans le monde. Pour l’UMQ, les services de garde éducatifs à l’enfance contribuent indéniablement au bien-être des familles et au développement socioéconomique des communautés. Nous pouvons même affirmer qu’il s’agit maintenant d’un service essentiel pour les parents, notamment pour les femmes.
Les SGEE font toutefois face à de nombreux défis, notamment une importante pénurie de places, que l’on constate dans toutes les régions du Québec. Pour l’UMQ, ce manque de places a des conséquences multiples :
• Sur le développement économique régional : le manque de places a des effets majeurs sur le recrutement du personnel de la santé, de l’éducation et dans les entreprises privées, ce qui accentue les effets économiques de la pénurie de main-d’œuvre et génère l’exode des familles vers les grands centres urbains;
• Sur le retour au travail des femmes : elles subissent en grande partie le manque de places dans les SGEE, car ce sont souvent elles qui doivent mettre leur carrière de côté pour s’occuper de leur enfant. Cette situation est une source d’anxiété importante et remet en cause leurs avancées en matière d’égalité;
• Sur la santé financière des familles : les recherches de places infructueuses amènent régulièrement l’un des deux parents à devoir prendre un congé sans solde ou à quitter son emploi. Les familles doivent ainsi réévaluer leur niveau de vie puisqu’elles doivent désormais subsister avec un seul salaire ou encore avec un revenu réduit si l’un des deux parents passe à un emploi à temps partiel. Cette situation peut même induire une situation de précarité financière et un sentiment de détresse psychologique.
La pandémie a également mis une pression supplémentaire sur les SGEE, qui ont dû mettre en place des mesures sanitaires très strictes, ce qui a considérablement alourdi la tâche du personnel en place. L’UMQ est d’ailleurs très reconnaissante du travail accompli ces derniers mois par les éducatrices qui ont continué, jour après jour, à prendre soin de nos tout-petits.
Les municipalités ont à cœur le bien-être des familles puisqu’on compte plus de 700 politiques familiales municipales au Québec. Elles entendent les préoccupations des parents vivant sur leur territoire qui peinent à trouver des places pour leur enfant.
Elles peuvent aussi contribuer activement au développement de places dans leur milieu grâce à leurs pouvoirs en matière d’aménagement et d’urbanisme et accompagner les promoteurs dans le choix du meilleur emplacement pour leur projet de SGEE. Elles peuvent également acquérir, construire, ou aménager des immeubles qui peuvent être loués ou vendus au profit de SGEE ainsi que céder ou louer des terrains ou des locaux à ces fins. Elles peuvent aussi veiller à ce que des parcs soient aménagés de manière adéquate à proximité des SGEE.
C’est pour ces raisons que l’UMQ a décidé de mettre en place en décembre 2020, un comité politique sur les services de garde, composé de mairesses et de maires provenant de municipalités de taille et de régions différentes, afin de faire le point sur la situation et identifier des mesures concrètes pour accélérer la création de places. Les recommandations que nous proposons dans ce mémoire sont donc issues des travaux de ce comité.
Nous remercions également le ministre de la Famille pour son ouverture et son écoute lorsqu'il est venu rencontrer les membres du comité pour discuter des différents enjeux constatés par les municipalités dans leurs milieux