Excerpted from introduction
Le Collectif petite enfance tient à saluer le travail de consultation mené par le ministère de la Famille et reconnaît l’important travail que celui-ci doit accomplir pour que chaque tout-petit puisse avoir accès à des services éducatifs à la petite enfance de qualité adaptés à ses besoins. Rappelons que le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance (SGÉE), continue de se déployer depuis 1997 essentiellement pour appuyer le développement global des tout-petits, tout particulièrement ceux vivant en contexte de vulnérabilité. Ce réseau contribue d’ailleurs grandement à l’enrichissement de notre société en agissant sur le plein développement de chaque enfant. Toutefois, il reste encore du travail à faire afin de s’assurer que les services en place et ceux à déployer puissent réellement desservir les populations pour lesquelles ils ont été initialement créés. Au moment de rédiger ce mémoire, le Québec vit des enjeux importants d’accès à un SGÉE de qualité qui a un impact important sur le rôle que peut et doit jouer ce réseau crucial pour le développement des citoyens de demain.
L’axe 4 de la consultation est celui qui reflète le mieux les préoccupations du Collectif. C'est pourquoi notre mémoire porte essentiellement sur celui-ci: Joindre les enfants plus vulnérables pour leur offrir des services adaptés à leurs besoins est essentiel.
POUR LE COLLECTIF PETITE ENFANCE, DEUX CONDITIONS SONT INDISPENSABLES AFIN D’Y ARRIVER
- Reconnaître et soutenir la mobilisation intersectorielle en petite enfance à tous les paliers en y incluant le palier national entre les ministères et toutes les parties prenantes. Cela permet d’agir ensemble et travailler en cohérence et en complémentarité pour réduire les barrières d’accès aux services et ainsi réduire les inégalités sociales.
- Aller vers les familles par l’approche de travail de proximité/milieu afin de créer avec elles les liens de confiance, et ce, particulièrement avec celles qu’il est plus difficile de joindre. Ces approches permettent d’accompagner les familles vers des services tels que le réseau des SGÉE. En misant sur ces approches, les conditions sont favorables à la concrétisation d’un continuum de services pour que chaque famille ait accès aux ressources de qualité qui répondent le mieux à ses besoins.
LES PRINCIPALES BARRIÈRES D’ACCÈS AUX SERVICES DE GARDE ÉDUCATIFS POUR LES TOUT-PETITS
Comme le démontre le rapport Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel5 , plusieurs barrières d’accès documentées ont une influence sur la fréquentation des SGÉE par certaines familles. Parmi les barrières identifiées dans le rapport,6 les barrières systémiques interpellent particulièrement le Collectif petite enfance puisque, collectivement, nous avons la capacité d’agir sur celles-là.
« Les barrières connues relèvent d’une dimension institutionnelle et systémique, plus qu’individuelle. Il semble donc possible de les infléchir. »7
Pour le Collectif petite enfance, aborder les barrières d’accès systémiques, plus précisément les silos entre les paliers nationaux, régionaux et locaux, entre les ministères et aussi ceux entre les services est essentiel afin de favoriser une cohérence entre les stratégies déployées pour joindre les familles en contexte de vulnérabilité. C’est une condition de succès indéniable.
AGIR ENSEMBLE POUR RÉDUIRE LES BARRIÈRES D’ACCÈS AUX SGÉE
Le travail de concertation en petite enfance à tous les paliers afin de joindre les familles, particulièrement celles en contexte de vulnérabilité, fait consensus dans l’écosystème de la petite enfance au Québec. L'axe 4 du rapport Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel documente l’importance de décloisonner les efforts à tous les paliers pour assurer une action collective forte qui permet de joindre les familles, plus particulièrement celles non jointes présentement8 . L’action collective permet notamment d’agir en cohésion et en complémentarité, ce qui offre plusieurs portes d’entrée aux familles afin de les guider vers les services dont elles ont besoin et d’assurer un continuum de services qui favorisent le passage entre les réseaux9 . Récemment, le rapport de la Commission spéciale sur la protection de la jeunesse réaffirmait l’importance du travail concerté autour des familles et plus particulièrement celles ayant des besoins variés et importants afin de s'assurer d’agir en prévention10 et recommandait d’investir afin de maintenir la mobilisation des concertations locales et régionales en petite enfance11. La Commission spéciale rappelle qu’il est important de ne pas perdre les acquis du travail collectif rendu possible par Avenir d’enfants dans les 10 dernières années12. Les commissaires invitent d’ailleurs les ministères de la Famille, de la Santé et des Services sociaux et de l’Éducation à se pencher sur une entente tripartite13 pour mieux coordonner leurs actions et ainsi mieux répondre aux besoins des enfants.