EXCERPT
Décidément, mon gouvernement n’y comprend rien ou, du moins, fait semblant de ne pas comprendre. Actuellement, il manque des places, plus de 50 000, pour faire garder son enfant, alors que par l’entremise de mouvements comme « Maplaceautravail », les mères réclament le droit de reprendre leurs places en tant que citoyennes qui participent à la vie active du Québec. Mères et enfants sont actuellement pénalisés par le semblant d’action de mon gouvernement. Cette situation apparaît inacceptable.
Mère de cinq enfants, grand-mère de treize petits-enfants et arrière-grand-mère de trois petits, j’ai personnellement été impliquée dans le développement des services de garde éducatifs à l’enfance depuis les années 1970, tant dans la recherche et dans l’enseignement que dans le plaisir à voir évoluer ceux et celles des miens qui ont tous et toutes profité d’une place dans ces services. Et voilà qu’à nouveau, je fais la triste constatation que mon gouvernement n’y comprend rien. Il consulte, il promet, il oublie, il ignore. D’où l’insatisfaction et les multiples critiques qui témoignent d’un manque d’intérêt de la part du gouvernement en place.
Quitte à le répéter encore mille fois, le rôle que jouent les services de garde éducatifs à l’enfance est essentiel. C’est simple à comprendre. La famille représente une des premières valeurs qui fondent notre société. On appelle famille un enfant, un père et une mère. Un nouveau-né arrive avec sa richesse à développer. Il dépend de nous, les adultes, pour y arriver. Quel beau projet à la base d’une société qui se dit « en amour avec ses enfants » ! Or, pourquoi tout ce tâtonnement, ces hésitations, ce gouvernement qui consulte à grands frais pour « savoir quoi et comment faire » ? Pourtant, au Québec, faire garder ses enfants n’est pas chose nouvelle, c’est même une longue histoire.
Stagnation
En 1860, les religieuses avaient compris que la pauvreté obligeait les femmes mères de famille à occuper un emploi sur le marché du travail. Afin de répondre aux besoins en matière de garde et d’éducation des tout-petits et les plus jeunes enfants, elles avaient créé des salles d’asile. Pendant une vingtaine d’années, elles ont reçu des centaines d’enfants. Il a fallu attendre près de cent ans pour que les services de garde deviennent une réalité et encore une trentaine d’années de plus pour, enfin, que soient créés des centres de la petite enfance (CPE). Aujourd’hui, les services de garde éducatifs à l’enfance (CPE, garderie, en installation, en milieu familial) reçoivent quotidiennement quelques milliers d’enfants de 0 à 5 ans, mais il manque encore des milliers de places. Les besoins sont connus, mais le développement stagne.
En 2021, pour savoir quoi et comment faire, mon gouvernement n’a qu’à consulter les tonnes de recherches en éducation à la petite enfance, à aller voir sur le terrain en passant quelques jours dans des CPE par exemple. S’il ne sait pas, il peut consulter le Programme éducatif de services de garde à l’enfance du Québec « Accueillir la petite enfance » afin de se remémorer la mission des services de garde éducatifs à l’enfance, soit celles de favoriser le développement global de l’enfant et de l’amener progressivement à s’adapter à la vie en collectivité et de s’y intégrer harmonieusement.
Je souhaite que mon gouvernement passe à l’action afin de démontrer que ses valeurs, ses discours et ses actions sont en cohérence, ce dont je doute à l’heure actuelle. À titre de référence, je lui propose de consulter le groupe de femmes députées Véronique Hivon (PQ), Marwah Rizqy (PLQ) et Christine Labrie (QS), qui ont de brillantes idées.