EXCERPTS
Faire le choix.
Il faut beaucoup de courage pour réaliser une idée nouvelle. Il en faut parfois beaucoup plus pour en prendre une qui n’était pas sienne, et l’amener plus loin. La faire sienne, sans se laisser distraire par les écueils, sans repartir à zéro, en résistant à la tentation du statu quo.
Être pragmatique et ambitieux: c’est notre proposition. Prendre le meilleur de ce que 25 ans d’expérience du réseau des services éducatifs à l’enfance a produit pour se donner l’impulsion nécessaire à l’atteinte nos rêves les plus fous pour nos tout-petits.
Mais c’est possible, si et seulement si cette belle idée est portée par une volonté politique forte, assumée et pérenne. Parce qu’en fait, voilà le seul et unique enjeu. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour nos tout-petits? À quel point notre engagement est-il profond en tant que société envers eux? Il faut oser se brancher sur la réalité actuelle et, sans faux fuyants, se projeter dans le temps, dans ce que nous créons pour des générations.
Ainsi donc, ce mémoire n’est pas la somme de nos recommandations à la pièce1 . Ce mémoire c’est l’engagement du réseau des CPE/BC envers les enfants du Québec et leur famille. C’est le cadre dans lequel nous voulons déployer notre passion.
Les principes
Pour mener à bien ce projet de société, des principes guident nos actions et tracent le chemin : l’évidence, l’ambition impatiente et la confiance.
L’évidence
L’enjeu ici n’est plus de savoir quel modèle de service de garde éducatif à l’enfance devrait être privilégié. Devant les sondages autant que les études2 , il faut se rendre à l’évidence: les modèles des centres de la petite enfance (CPE) de même que le modèle de la garde en milieu familial, régi et subventionné s’imposent.
L’ambition impatiente
Nous sommes ambitieux pour notre société, et nous croyons que tout livre blanc devrait l’être tout autant. Ainsi, offrir aux tout-petits des places de qualité en services de garde éducatif ne devrait pas être le grand objectif, mais plutôt la base : accepter moins est inacceptable et aurait toujours dû l’être. Se montrer ambitieux, c’est aller bien plus loin. C’est offrir le droit à chaque enfant, au cours de sa petite enfance, à une éducation de haute qualité selon le choix des parents, dans une trajectoire de bienveillance, en se basant sur les piliers que sont les CPE et les milieux familiaux régis. Et comme chaque jour qui passe est si précieux pour chacun de ces enfants, il y a urgence d’agir, et nous avons les outils pour avancer.
La confiance
Un projet de cette ampleur requiert nécessairement de multiples partenaires et intervenants. Pour atteindre les objectifs, surtout s’ils sont ambitieux, tous doivent non seulement y souscrire, mais aussi collaborer, en ayant confiance les uns envers les autres.
Pourtant, au cours des années, la multiplication des procédures et exigences administratives ont démontré, à notre avis, un manque de confiance envers le réseau des CPE/BC, en plus d’étouffer son efficacité. Quand le contrôle contraint et paralyse, tout le monde y perd, et en premier lieu l’enfant.
Il nous apparait essentiel que le ministère de la Famille remanie sa relation avec le réseau, pour en faire un partenaire à part entière. Les barrières inutiles qui parsèment le parcours du réseau des CPE/BC doivent être abolies, afin que le précieux temps qui nous est imparti soit utilisé pour l’objectif qui nous anime tous : accompagner pleinement les enfants.